vendredi 29 mars 2024
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H. (h. 71 ans) et L. (f 68 ans)

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En partenariat avec Naturisme Magazine, Matthieu continue ses interviews-témoignage sur le naturisme. Cette fois, pour le N°60, c’est un couple des Bouches du Rhône qui s’exprime.

Matthieu – Merci à vous deux d’avoir accepté de répondre à mes questions. Donc voici la première : quand vous vous êtes rencontrés, lequel de vous deux était déjà naturiste ?

L. – Disons plutôt que j’avais une certaine tendance au naturisme sans être pour autant naturiste. Quand j’étais jeune, le corps des filles était ligoté, corseté. Même si le corset n’existait plus, il était dans la tête et puis surtout il fallait protéger sa vertu.


Matthieu – Comment as-tu découvert le naturisme ?

L. – Les années passant, la pudeur est devenue obsolète. Le plaisir d’un bain de soleil sans maillot loin des regards étrangers est devenu un bonheur suprême chaque fois que c’était possible : dans mon jardin, dans les sources, à la mer à l’abri d’un rocher, ou sur les plages varoises autorisées.


Matthieu – A quel âge vous êtes-vous rencontrés ?

H. – Nous sommes mariés depuis 47 ans,  nous avons 3 enfants.

L. – Nous nous connaissons depuis 50 ans.


Matthieu – Donc c’est toi H. qui n’était pas naturiste. Comment as-tu vécu le fait que L. assume de plus en plus ouvertement d’être naturiste au fil des années ?

H. – Nous étions en désaccord sur ce sujet. Elle a essayé de me faire comprendre qu’il n’y avait rien de mal, mais j’étais totalement hermétique. Et cela a perduré pendant notre mariage alors que mon épouse aimait se déshabiller à l’abri des regards, essentiellement sur les plages.


Matthieu – Que pensais-tu du naturisme à l’époque de votre rencontre ?

H. – J’ai été élevé dans la stricte observance de la religion catholique, avec tous les interdits que cela suppose autour de la nudité. Le naturisme n’a jamais été à l’ordre du jour.


Matthieu – Et toi, L. ?

L. – Je cherchais le bien-être, et aussi une certaine opposition à ce que j’appelle « l’hypocrisie ambiante ». Il m’a toujours semblé aberrant de porter un maillot pour se baigner ou se dorer au soleil. H. ne partageait pas cette propension lorsqu’une plage naturiste s’offrait à nous : a minima il gardait son maillot, a maxima il surveillait les alentours, mal à l’aise, très mal à l’aise, alors que pour moi naturisme rime avec nature : c’est la chose la plus naturelle du monde que de se mettre nu dans la nature !

Matthieu – Êtes-vous restés dans cette forme d’incompréhension mutuelle ?

L. – Un jour de septembre, au Festival des Associations « Vivacité » à Marseille, j’ai découvert l’Association Naturiste Phocéenne. Le stand était tenu par Roxane, Bruno et Eric. Je ne l’avais pas vu, c’est H. qui m’a dit : « Là-bas il y a tes copains, les naturistes… » Ni une, ni deux, je vais au stand, et nous commençons à discuter. Quand je me suis retournée, H. avant disparu… J’étais seule, j’ai continué à discuter, je trouvais les 3 représentants sympathiques, j’ai adhéré.

H. – Elle a franchi le pas seule en adhérant à l’association. Puis elle a fait seule quelques randonues.

L. – Les premières invitations sont arrivées par courriel, j’y suis allée en octobre par un froid glacial, un mistral violent, et là pour la première fois j’ai vu notre groupe marcher nu, sacs au dos, avec bonnets, écharpes, chaussettes… A plus de 60 ans, je n’avais jamais vu ça !  Je ne me suis pas déshabillée car j’avais trop froid, personne ne m’en a fait la remarque. Puis les choses se sont enchaînées. Roxane m’a fort aimablement tracé la voie : hammam, séjour à la Sablière, randonues avec Bruno et Serge. L’ambiance m’enchantait.

Matthieu – Et toi H., tu la laissais y aller seule sans que cela te pose de problèmes ?

H. – Non, j’allais randonner plus loin, tout seul…


Matthieu – Cela a-t-il évolué par la suite ?

L. – Au début, cela me pesait qu’H. ne veuille jamais venir. Nous avons eu de longues discussions, et aussi des disputes. Je me heurtais à un NON catégorique, tous mes arguments n’y suffisaient pas. Quand, en juin par une journée caniculaire, lors d’une randonue mémorable avec Serge dans les collines de Pagnol, H. est allé marcher de son côté… Moi, je suis allée avec le groupe dans les vallons torrides et les grottes fraîches, le bonheur ! De retour, en fin d’après-midi, H. nous a rejoints. Nous étions un petit groupe, hommes et femmes, nus. H. voyait ça pour la première fois. Serge lui a dit gentiment : « Vous n’avez pas chaud en short ? » Et là tout a commencé…

H. – J’ai rencontré les autres participants, hommes et femmes, qui n’ont fait aucune difficulté pour que je marche avec eux, habillé. Toutefois j’étais gêné de la situation. J’y ai trouvé beaucoup de chaleur, de sincérité, de gentillesse ! Cela m’a conforté dans l’idée de tenter une première expérience. J’ai toujours aimé la nature, et j’ai trouvé beaucoup de plaisir à sentir le vent frôler tout mon corps sans aucune entrave… Ensuite, j’ai fait une randonue raquettes avec Bruno dans la neige sous le soleil : formidable !

Matthieu – Maintenant, vous êtes naturistes ensemble ?

H. – Je peux dire qu’à mon âge, le naturisme m’a fait franchir une étape dans ma vie.

H. – Le souci de l’interdit reste néanmoins, avec la gêne de se rhabiller au moindre risque de croiser des « textiles ». Depuis, avec mon épouse, nous avons fait d’autres randonues, nous avons passé des vacances en village naturiste. Cela a été une expérience très positive, aussi bien dans l’acceptation de mon corps que dans la réflexion sur le naturisme, sans arrière-pensées perverses. En revanche, je n’apprécie pas les activités en dehors de la nature : restaurant, bowling, etc.

L. – Je suis heureuse,  grâce à la rencontre du petit groupe de randonue, H. a changé son regard sur le naturisme,  il a franchi le pas. Maintenant, nous partageons le bonheur de vivre nus, ensemble.

L. – J’y trouve là, LE respect, de soi et des autres, la bonne distance du corps et de l’esprit, cette approche de la nature et la philosophie du naturisme où je me sens bien : comme une sorte de retour au Jardin d’Eden avant « la chute ».

H. – En tout cas, je remercie mon épouse qui par ailleurs est d’accord avec moi sur la pratique du naturisme dans la nature avec l’association, le plus discrètement possible et dans le respect de l’autre.


La suite à lire sur Naturisme Magazine…

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