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Faut-il un parti naturiste ?

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Peut-on imaginer un jour un parti naturiste, à l’image du Parti animaliste, qui fit aux élection européennes de 2019 un succès inattendu ? L’histoire semble montrer que non, même si des élus, peu nombreux, n’ont jamais caché leur pratique.

L’idée n’est pas nouvelle, et surgit régulièrement à presque chaque élection. Pourquoi ne pas présenter aux différents scrutins des candidats réunis sous un même sigle pour représenter les « valeurs naturistes » ? Question difficile, car ces mêmes valeurs naturistes font-elles à elles seules un vrai projet de société ?

Plus réalistes, d’autres imaginent une sorte « d’association nationale des élus naturistes » qui pourraient ainsi former une sorte de lobby pour faire modifier les lois. Et s’appuient, pour l’exemple, sur le statut de l’actuelle présidente de la Fédération française de naturisme, Viviane Tiar, par ailleurs conseillère municipale de sa commune du sud de la France, ou l’exemple des villes d’Agde, de Hyères et de Leucate qui comptent des membres, voire des adjoints, représentant officiellement les quartiers naturistes de ces villes. Idem à Vendays-Montalivet, même si c’est plus discret, ou aux Mathes, en Charente Maritime, ou l’une des conseillère municipale déléguée était la présidente du Club du soleil local. Et d’aucuns, ayant de la mémoire, se souviendront de quelques petites communes d’Aquitaine ou de Midi-Pyrénées qui accueillaient dans l’équipe municipale des propriétaires de campings naturistes implantés sur leur territoire.

Mais, quelle serait réellement la portée de cette officialisation ? D’autres, plus prudents, estiment que le lobbying est d’autant plus efficace qu’il se fait discret, et suggéreront, gentiment, que se crée une « Association des communes accueillant des espaces naturistes ». Si tant est que les responsables concernés y voient un réel intérêt.

Un peu d’histoire

« Puisque les élections générales sont proches, il serait peut-être possible d’orienter vers ces idées les futurs députés. Candidat naturiste, cela ne ferait pas mal sur une affiche« , déclarait déjà, en 1933, un lecteur de la revue Naturisme. 90 ans après, personne en France n’a encore pris ce risque, même si certains élus s’y sont parfois officiellement déclaré favorables, à l’instar de ceux de Gironde, notamment pour l’implantation du CHM Montalivet ou d’Euronat.

En 1932, le quotidien communiste L’Humanité revendiquait un « naturisme rouge » face au « naturisme bourgeois » des frères Durville sur l’Ile du Levant, oubliant peut-être volontairement de rappeler que des communautés naturistes anarchistes, basées sur les théories d’Elysée Reclus, avait existé en France au début du XXe siècle.

En 1950, au Brésil, une jeune femme créait un nouveau parti politique pour défendre des idées naturelles, affirmant qu’elle siégerait nue à l’assemblée si elle était élue.

A la fin des années 60, on comptait parmi les habitués de l’île du Levant, en toute discrétion, des parlementaires français, belges et italiens. Aujourd’hui, seules des initiatives individuelles sont constatées, et des naturistes engagés se retrouvent dans toutes les formations politiques, du Parti communiste aux Républicains, en passant par les écologistes, les socialistes, En Marche, ou le Rassemblement national. Néanmoins, différents sondages effectués chez les naturistes, à la fin des années 90, classaient une majorité d’entre-eux plutôt à gauche, ou proches des écologistes, et quelques observateurs, sans avancer de données très précises, faisaient remarquer que, voilà quelques décennies, l’implantation des centres fut mieux acceptée dans des départements gérés par la gauche que par la droite.

En 1969, une « Amicale des naturistes du sud-est », présidée par un certain Jean-Pierre Grand, avait apporté son soutien à la candidature d’Alain Poher aux présidentielles car, disait-elle, il avait promis, en cas d’élection, « de revoir la législation concernant le nudisme et le taux des taxes exorbitantes frappant les licences naturistes » . Cette position avait parue des plus saugrenues à la FFN, qui ne connaissait ni l’amicale, ni son président, ni une quelconque taxe sur les licences naturistes. Et se défendait, comme le stipule ses statuts, de prendre part à tout débat politique. 

En 1987, ce sont deux députés écologistes qui convainquirent le parlement portugais d’autoriser la baignade nue sur les plages.

En 1995, une toute nouvelle ministre du gouvernement Juppé déploya beaucoup d’efforts pour empêcher (avec succès) que soit diffusée une photo la représentant à l’île du Levant en toute nudité…

Au début des années 2000, 2 anciennes leaders des Verts, tout comme une ancienne ministre gaulliste, Roselyne Bachelot, n’ont jamais cachée leur pratique naturiste, régulière, ponctuelle ou anecdotique. Et d’aucuns, après la fermeture du Château de Barneau, un site naturiste en Seine et Marne, se souvenaient qu’Edgard Faure, un ancien président de l’assemblée nationale, à la fin des années 80, venait y écrire ses discours en toute tranquillité.

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