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Cyclonues : un interdit bordelais

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Pas moins de 5 « cyclonues » étaient annoncées en France en ce mois de septembre. Mais si les deux proposées par la FFN le 12 ont déjà leurs autorisations, un doute plane sur les autres. Celle du 5 septembre prévue à Bordeaux a déjà été interdite.

Après les interdictions de 2019 et le succès de 2020 à Rennes, il semblait que les « cyclonues », destinées à sensibiliser la population à la fragilité de la circulation des cyclistes en ville, tout autant qu’à mobiliser sur le climat, auraient le vent en poupe en 2021. Les autorisations officielles données à la FFN pour celles de Rennes et d’Avignon dimanche 12 septembre confortaient cette position. Mais l’expérience bordelaise de ce 5 septembre apporte un énorme bémol divergent, et laisse planer un doute sur la tenue de celles programmées le 11 septembre au Mans et le 18 septembre à Metz, à l’initiative cette fois-ci du tout nouveau Mouvement naturiste.

Pour l’expérience bordelaise, comme le rapporte le quotidien Sud-Ouest, qui a suivi l’aventure du début à la fin, « les organisateurs de la World naked bike ride Bordeaux (pour le climat notamment) ont annoncé que le port de vêtement serait facultatif. Les services de l’État voulaient que les manifestants couvrent au moins les parties sexuelles par un vêtement« . L’autorisation a donc été donnée en ce sens, puis retirée devant la détermination des organisateurs à passer outre cette obligation. Le couperet est tombé le vendredi 3, et une plainte en référé entrainant un jugement le samedi 4, veille de la manifestation, en a confirmé la teneur, dans des termes qui, toutefois, ne peuvent qu’interpeller les organisateurs girondins, comme ceux des autres cyclonues françaises. Comme si chaque préfecture était autonome dans ses décisions, voire contradictoire pour des situations similaires.

Dans son arrêté du vendredi 3 septembre au soir, la préfecture estimait notamment que le fait que «  les organisateurs ont annoncé que le port de vêtement serait facultatif » lors de la World naked bike ride Bordeaux 2021 et le fait que son horaire (en plein après-midi, de 14 à 18 heures) «  favorise une exposition au plus grand nombre » sont «  de nature à caractériser le délit d’exhibition sexuelle en application de l’article 222-32 du code pénal ».

Les organisateurs, dont le Mouvement naturiste, ont déposé dès réception un référé-liberté contre cet arrêté, qui a été rejeté le lendemain soir par le tribunal administratif. D’après la préfecture, le tribunal a jugé que les autorités n’avaient pas fait «  d’erreur manifeste » dans leur appréciation de la situation.

Selon la préfecture, le récépissé délivré le 1er septembre aux organisateurs précisait que la manifestation «  ne pourrait se dérouler qu’à la condition que les manifestants couvrent par un vêtement les parties sexuelles, ainsi que la poitrine pour les femmes » mais « les organisateurs confirmé leur intention de manifester nus ».

Un rassemblement militant

Qu’importe. Dès le prononcé du jugement, les organisateurs, via les réseaux sociaux, ont appelé à la mobilisation pour défendre « leur bon droit« , certains estimant qu’il y avait là une erreur d’interprétation qui mettaient les magistrats « hors-la-loi ». «  Nous ne manifesterons pas mais nous voulons quand même marquer le coup contre cette décision anormale. Tout est interdit aujourd’hui ! », indiquait Nicolas Guibert, représentant local du Mouvement naturiste.

A 14h, ce dimanche, ils étaient environ une dizaine à persévérer, et à poser pour Sud-Ouest. Nul ne saura combien ils auraient été si la manifestation avait été autorisée. Au quotidien local, les participants ont déclaré vouloir «  rouler pour une vraie loi climat, la protection animale, la biodiversité et les libertés, la promotion des moyens de déplacements non polluants et la protection des cyclistes ». Avec, pour certains, le souhait aussi de valider la possibilité de circuler nu en milieu urbain, au nom de la liberté d’individuelle. « Ces manifestations sont aussi l’occasion de célébrer la culture des corps libres (…) C’est ce qui gêne Madame la préfète qui pense que ce type de manifestation risque de provoquer des troubles à l’ordre public ».

Parallèlement, les organisateurs estiment que cet épisode aura aussi permis de braquer les projecteurs sur ce type de manifestations, et de montrer du doigt certaines incohérences dans les décisions administratives qui, selon les départements, estiment ou non qu’il y a « exhibitions sexuelles » voire « danger pour les enfants » dans leur déroulement. L’information, après dépêche de l’AFP, a notamment été reprise par Ouest-France et par RTL. D’autres observateurs, à contrario, mettent en avant pour expliquer ce refus des méthodes de communications peut-être discutables de la part du Mouvement naturiste.

Rendez-vous les 11 et 12 septembre pour en savoir plus, en observant ce qui se passera dans la Sarthe, en Ille-et-Vilaine et en Vaucluse, avant l’ultime manifestation programmée à Metz.

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