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Le ministre valide le monokini

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Jeudi 20 août 2020, en réprimandant des vacancières se faisant bronzer seins nus sur la plage de Sainte-Marie-la-Mer, dans les Pyrénées-Orientales, les gendarmes ne s’attendaient pas à devenir célèbres, à leurs dépends. Provoquant un tollé médiatique, et même une réaction ministérielle.

Comme l’explique France 3 Occitanie, deux gendarmes ont réclamé à plusieurs femmes qui bronzaient seins nus de remettre le haut de leur maillot de bain. Selon les informations du Figaro, les forces de l’ordre auraient été contactées par une famille dont les enfants étaient choqués de voir des personnes seins nus sur la plage.

« J’étais tellement choquée de ce qui se passait sous mes yeux, c’est mon âme de féministe qui a parlé, je suis allée les voir et je leur ai demandé si, pour eux, bronzer les seins nus était une atteinte à la pudeur. Ils m’ont demandé de circuler et ont quitté la plage, juste après mon intervention », raconte une vacancière à France 3. Car, comme le rappelle LCI, « bronzer topless n’est pas considéré comme de l’exhibition sexuelle et aucun texte de loi ne l’interdit. Les municipalités peuvent prendre des arrêtés pour interdire cette pratique (comme à Paris, pour Paris Plages), mais ce n’est pas le cas à Sainte-Marie-la-Mer« .

Une polémique médiatique

Les réseaux sociaux se sont vite emparé du sujet, relayés par les médias nationaux à l’exception étrange de la presse féminine, plus discrète. et les dessinateurs humoristiques s’en sont donné à coeur joie. Si certains comprenaient l’intervention des gendarmes, de nombreux internautes ont estimé cette réaction disproportionnée. Le quotidien L’Indépendant a tenu à signaler « qu’il s’agissait de gendarmes réservistes (un homme et une femme)« . Et la commune de Sainte-Marie-la-Mer, de son côté, s’est empressé de communiquer sur les réseaux sociaux pour tenter de calmer le jeu.

« Le conseil municipal et son maire estiment que le fait pour une femme de bronzer les seins nus n’est en aucun cas constitutif d’une quelconque atteinte à la pudeur ou aux bonnes mœurs. De fait, ils n’ont jamais demandé aux forces de l’ordre d’agir dans ce cadre », ont publié les élus dans un message sur Facebook, assurant qu’ils sont « très attachés au principe républicain de liberté ». La gendarmerie des Pyrénées-Orientales, par sa porte-parole, a évoqué « une maladresse », expliquant que « guidés par un souci d’apaisement, les gendarmes ont demandé aux personnes concernées si elles acceptaient de couvrir leur poitrine après leur avoir expliqué le sens et l’origine de leur démarche« , tout en admettant qu’aucun arrêté municipal « n’interdit cette pratique à Sainte-Marie-la-Mer ».

Cette polémique a pris fin sur une dimension politique, avec la position publique du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, le 25 août, reconnaissant « une erreur » des gendarmes, et assénant dans un tweet que « c’est sans fondement qu’il a été reproché à deux femmes leur tenue sur la plage. La liberté est un bien précieux. Et il est normal que l’administration reconnaisse ses erreurs ».

Voilà une déclaration qui devrait inspirer les juristes, et peut-être modifier à l’avenir quelques jugements, notamment envers les Femen.

Dessin publié dans la Dépêche le 3 septembre, signé Pez.

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